Les élus boycottent, à l'unanimité, le projet du SITOM
Article paru dans le Ouest-France du 21 juin 2006
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Le Sitom Ouest Cornouaille a présenté un dossier de réhabilitation du site de l’usine d’incinération de Menez Gourret en centre de transfert de déchets ménagers avec mises en balles et stockage temporaire. Dans le cadre de la demande d’autorisation d’exploiter, soumise à enquête publique, le conseil considère que l’existence du centre de transfert permettra : des économies substantielles par rapport à l’envoi des ordures vers le centre de Changé (Mayenne) qui n’est pas une solution d’avenir; une meilleure gestion des pics saisonniers; le maintien de l’emploi sur le Cap Sizun.

Néanmoins pour les élus, le projet présenté comporte des imperfections notables et ils ne peuvent y donner un avis favorable. Le maire Paul Guéguen souligne les trois directives, pleinement soupesées que son conseil, à l’unanimité approuve : le conseil municipal préconise la mutualisation et l’optimisation des moyens au niveau du Pays de Cornouaille (tri sélectif performant, équipements d’incinération et méthanisation). « Au stade actuel des négociations, la nouvelle structure n’existe toujours pas et nous considérons que c’est elle qui doit présenter le projet » déclare le maire, qui ajoute, « le Sitom ne peut supporter seul le coût d’un tel investissement (1.8 million d’euros) ». Soulignons que de nombreuses interrogations subsistent sur l’impact environnemental du stockage des balles : détérioration de la qualité de l’emballage au-delà d’une durée de stockage de six mois, nécessité de protection contre les nuisibles, sur la récupération de la totalité des eaux pluviales et de l’étanchéité de la plate forme de stockage. Le 21 avril, lors de la visite de l’usine de Menez Gourret organisée par les représentants du Sitom et suivie de la description succincte du futur projet, Hugues Tupin président du Sitom déclarait en effet « ne rien connaître de la procédure de stockage, ni de conservation, de balles d’ordures ménagères en milieu ouvert ».

« Les études sur la dépollution du site doivent continuer. Le problème de la dangerosité des mâchefers, clarifié par le maintien de la CLIS est indispensable, de façon à éclairer la population pour l’avenir des générations futures » souligne le premier magistrat.

Aussi, le conseil considère qu’un nouveau dossier présenté par la structure issue des négociations du Pays de Cornouaille devra « garantir l’activité économique et l’emploi, répondre à la totalité des contraintes environnementales et permettre des économies d’investissement et de gestion afin de contenir l’évolution de la contribution des citoyens ».