Compte-rendu de la réunion technique relative aux filières de compostage et de méthanisation Retour
[Quimper - 8 juin 2006]

Travaux de révision du Plan Départemental d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PDEDMA)

Etaient présents :

- Claude GUIAVARC'H, Conseiller général, Président du groupe de travail "valorisation organique" de la commission consultative-du PDEDMA
- Thierry LE GALL, élu du SITOM Ouest Cornouaille
- Béatrice ROY, Communauté de communes de Concarneau Cornouaille
- Katy GUEGAN, SIVALOM
- Sophie MUGUET, Communauté de communes du pays de Quimperlé
- Sophie SALMON, Brest Métropole Océane
- Lenaick PEDRON, Morlaix Communauté
- Cécile NAY, Chambre de métiers et de l'artisanat
- Nicolas GUEVEL, CCI 29
- Gérard CALVAR, CLCV
- Jean-Pierre OSMAS, UFC que choisir
- Michel BEUCHER, Bretagne Vivante SEPNB
- Mme PARAGET, SITA Ouest
- Mélanie CHAUVIN, ADEME Bretagne
- Jean-Paul COAT, DDASS
- Guy RENEVOT, DDAF
- Benjamin ROQUEPLAN, DRIRE Bretagne
- Nathalie CAVALLI, Marie MICHELET, Erell MAGUER, Conseil général


Cette réunion, organisée dans le cadre des travaux de révision du PDEDMA et transversale à l'ensemble des groupes de travail, visait à apporter aux membres de la commission consultative des éléments sur les filières de méthanisation et de compostage, sur la base d'une présentation de Mélanie CHAUVIN, spécialiste de la gestion des déchets organiques à l'ADEME Bretagne.

Le présent compte-rendu fait état des principales questions abordées lors des échanges.


Trame de la présentation de Mélanie CHAUVIN :

- Rappels sur les déchets organiques et la valorisation organique
- Principes de la méthanisation
- Principes du compostage
- Lien avec la situation finistérienne

  
1. Enjeux et intérêts de la méthanisation :

> Une filière peu développée en France jusqu'à présent en raison d'une part d'un contexte énergétique peu favorable, d'autre part d'une mauvaise image. Plus spécifiquement en Bretagne, les objectifs d'abattement de l'azote, auxquels ne contribue pas la méthanisation, étaient prioritaires.

> Un atout dans le contexte énergétique actuel : production d'une source d'énergie (le biogaz) pouvant se substituer aux ressources fossiles, avec néanmoins des précautions à prendre pour la valorisation du biogaz, dont la composition et les propriétés varient en fonction du process et des déchets traités (impliquant en particulier des difficultés pour le réinjecter dans un réseau de gaz). L'enjeu de la méthanisation, dérisoire au regard de la production électrique, est en revanche d'un intérêt notable en ce qui concerne la production de chaleur.

> Une modification des propriétés des déchets entrants pour en faciliter le traitement ultérieur.

> Pas de contribution à l'effet de serre quand le process de méthanisation est bien mené (contrairement au compostage qui dégage du COO).

> Un maillon dans la chaîne de traitement, le digestat issu de la méthanisation ne constituant pas un déchet ultime au sens de la définition retenue dans le Finistère et restant à valider dans le cadre du PDEDMA.

> Une incitation attendue par la révision à la hausse des tarifs de rachat de l'électricité issue du biogaz.

> Le développement actuel en Bretagne des projets de méthanisation "à la ferme".


2. Différents niveaux de compostage :

> Compostage individuel : en lien avec une réflexion sur l'urbanisation et l'occupation de l'espace.

> Compostage de proximité ou de quartier : nécessité de valoriser le travail des intervenants locaux.

> Compostage au champ : dans le Finistère, la demande agricole porte davantage sur le co-compostage avec lisier de porc en particulier.

> Compostage sur ordures ménagères résiduelles : pérennité liée à des actions en amont et sur le process pour garantir le respect de la norme NFU44 051 imminente et assurer les débouchés du compost produit.


3. Réflexion sur une optimisation des modes de traitement :

La valorisation organique peut en particulier présenter un intérêt :

> pour valoriser la fraction organique des ordures ménagères;
> si elle est complétée par la valorisation énergétique des refus (ce qui implique de disposer de deux outils complémentaires, d'où des coûts de traitement importants);
> dans le cadre d'un partenariat avec des agriculteurs, des industriels, ... pour apporter des gisements complémentaires garantissant la pertinence de la filière.


4. Autres filières de traitement :

Les travaux de révision du PDEDMA doivent inclure un examen des techniques de traitement existantes. A ce titre, les principes des filières "émergentes" ou "pilotes" pourront bien sûr être étudiées.


5. Situation finistérienne :

Les conclusions de l'étude du SYMEED sur la valorisation des déchets organiques, actuellement en cours de finalisation, dégagent en ordres de grandeur les quantités suivantes facilement captables.

-10 000 tonnes issues des gros producteurs (hôpitaux, restaurants ...),
-17 000 tonnes issues des industries agro-alimentaires,

auxquelles il est possible d'ajouter environ 19 000 tonnes de biodéchets des ménages (fraction fermentescible des ordures ménagères).

Néanmoins, dans le cadre de la révision du PDEDMA, il conviendra d'examiner plus précisément les hypothèses utilisées par les bureaux d'études pour voir quels chiffres intégrer dans le Plan révisé.