Répartition des dioxines dans un incinérateur de déchets ménagers et assimilés équipé des meilleures technologies disponibles Retour

Références : Giuglano M., Cernuschi S., Grosso M., Miglio R., and Aloigi E., 2002.  PCDD/F mass balance in flue gas cleaning units of a MSW incineration plant. Chemosphere 46,1321-1328.

Ce bilan a été effectué sur un incinérateur de déchets ménager et assimilés de capacité 400 tonnes/jour, équipé d'un four à rouleaux, d'une chambre de combustion secondaire et d'une récupération d'énergie à turbine de vapeur. Le traitement des gaz comprend une filtration sur manches, une unité de neutralisation en système humide à deux étapes et un traitement final sur catalyseur pour la conversion des oxydes d'azotes et des dioxines et furanes.



Les auteurs constatent : "La comparaison du niveau total des rejets de dioxines en sortie d'usine avec les limites prévues dans les "Valeurs guide" japonaises (5uG I-TEQ/tonne) soulève des inquiétudes considérables quand aux capacités des incinérateurs, même équipés des meilleures technologies disponibles, à se conformer aux valeurs règlementaires très basses, sans adopter un quelconque traitement complémentaire pour la décontamination des résidus solides obtenus. (mâchefers)"

Dangers sanitaires liés aux dioxines émises par les incinérateurs

Les 123 usines d’incinération, souvent construites à proximité des villes sont la première source de dioxine en France. Ces molécules sont classées cancérigènes par l’Organisation Mondial de la Santé. L’institut de Veille Sanitaire (INVS) et l’Agence Française de Sécurité Sanitaire (Afssa) ont lancé en septembre une étude sur l’imprégnation par les dioxines des populations riveraines des incinérateurs. Les dioxines contenues dans les produits locaux, élevage, bois de chauffage) seront quantifiées et comparées à des secteurs plus éloignés.

Les dioxines se concentrent

Les émissions de dioxines dans l’atmosphère sont limitées à 0,1 nano grammes par m3 depuis 2002 (les anciennes normes étaient moins contraignantes). Ces molécules, peu  biodégradables, se concentrent dans les cultures, puis tout au long de la chaîne alimentaire, jusqu’à l’homme. Une étude réalisée autour de l’incinérateur de Besançon indique que le nombre de cancers détectés est 2,5 fois plus élevé dans la zone exposée. L’INSERM a également étudié les cas d’enfants malformés  autour des 70 incinérateurs de la région Rhône-Alpes et il conclut que des risques significatifs sont avérés pour les anomalies chromosomiques et autres malformations majeures et qu’une différence est observée après le démarrage de l’incinérateur. Sans que soient établis formellement un lien de cause à effet, ces corrélations inquiètent. Alors que les déchets ménagers ne cessent d’augmenter (chaque Français en produit en moyenne 1kg par jour) la question de leur traitement est cruciale .