L'incinérateur dans l'impasse : le torchon brûle Retour
[26 novembre 2003]

Texte transmis à la presse le 26 novembre 2003 suite à la cacophonie ressentie.

L'incinérateur dans l'impasse: le torchon brûle! Avec le retrait de la communauté de communes du Pays Bigouden Sud du projet phare du SITOM (choix de filières) et les nouvelles suggestions du Conseil Général et de la préfecture appelant à raisonner désormais à l'échelle du Pays de Cornouaille, la situation de l'incinérateur de Confort-Meilars se trouve fort compromise et le syndicat se débat dans un brouillard intense.

En effet comment continuer à préconiser l'existence de cette usine que rien ne justifie?
Le territoire des trois communautés de communes concernées rassemble une population de quelques 52 000 habitants produisant en moyenne annuellement 314kg* de déchets "résiduels" (y compris la fraction fermentescible…) soit un total approximatif de 16 300 tonnes par an!

Est-il sérieux d'envisager un incinérateur pour un gisement si faible, connaissant par ailleurs les inconvénients majeurs de cette méthode de traitement des ordures ménagères? (pollutions toxiques), sans compter un coût exorbitant pour l'investissement et la continuelle nécessité de mise aux normes.


Carton rouge pour le Haut Pays Bigouden

L'examen du fonctionnement actuel des collectes sur les trois communautés de communes révèle des possibilités de réduction de la masse des déchets résiduels.
Ainsi, le Cap Sizun vient de mettre en place depuis le début du mois de novembre les "sacs jaunes", une opération qui semble concluante et qui est susceptible de diminuer considérablement la "poubelle grise".
Par contre le Haut Pays bigouden se distingue par son retard dans ce domaine alors que le centre de tri se trouve sur son territoire! Non seulement il n'a pas adopté les "sacs jaunes" pour les "propres et secs", mais il n'a pas non plus proposé à ses résidents en pavillon les composteurs pour les déchets de cuisine, opération couronnée de succès dans les deux autres communautés de communes!

Il faudrait instituer une pénalité pour ceux qui n'appliquent pas la loi commune qui stipule que seuls les déchets résiduels ultimes, c'est à dire ceux qui ne peuvent plus être recyclés, doivent faire l'objet d'un traitement. Il appartient au SITOM d'exiger une harmonisation des pratiques dans les trois communautés adhérentes, sous peine de double langage ou de contradiction.


L'incinération: la pire de solutions.

Les "pro-incinération" présentent leur choix en se drapant dans un argumentaire éthique (sic): ils ne veulent pas laisser les déchets aux futures générations!
Or ils ne peuvent plus ignorer que l'incinération loin de réduire les déchets, augmente les rejets toxiques susceptibles d'agir pendant longtemps sur la santé et l'environnement.
Les associations OCE et SAUVAL, en accord avec le CNIID préconisent des méthodes alternatives avec en premier lieu la réduction à la source, le tri et le recyclage maximum, dont la méthanisation des fermentescibles, et enfin la transformation du résiduel en produit inerte** stocké dans l'attente d'un traitement non susceptible de nuire aux générations suivantes.

*moyenne pour le pays de Cornouaille d'après le document du Conseil Général intitulé:
"Se mobiliser pour une gestion durable des déchets ménagers et assimilés dans le Finistère" disponible au CG29.

**Il existe des méthodes connues et efficaces pour un tri ultime tel le système MBT (traitement mécanique et biologique avec un objectif à trois flux visant à éviter de rassembler les toxiques, les recyclables et les organiques dans une même option d'élimination où ils peuvent interagir et se contaminer réciproquement). Le système MBT combine une série d'étapes de traitement pour enlever le plus possible de matériaux recyclables organiques et toxiques des déchets résiduels produisant par conséquent un reste inerte et stabilisé en quantité très réduite.