Lettre aux Maires de l'Ouest Cornouaille Retour
[25 octobre 2003]

À Mesdames et Messieurs les Maires de l'Ouest Cornouaille

Madame, Monsieur,

Au moment où le SITOM Ouest Cornouaille d'une part, et d'autre part la communauté de Communes du pays Bigouden Sud s'apprêtent à renouveler pour trente ans leur filière de traitement des ordures ménagères, il nous a semblé opportun de nous adresser à vous qui êtes présents ou représentés dans ces structures afin d'appeler votre attention sur les dangers de l'incinération et la nécessité de faire d'autres choix à la fois pour des raisons financières et pour la protection de la santé de la population.

Personne ne peut plus ignorer les dangers de l'incinération après les multiples scandales que le lobby des industriels n'a pu empêcher de mettre au jour (Gilly sur Isère, Nivillac, Cluny, Lunel, Besançon, Halluin etc…).

L'incinération n'élimine pas les déchets, contrairement aux apparences, elle les transforme en d'autres déchets d'autant plus toxiques qu'ils sont concentrés. La combustion d'une tonne d'ordures produit 700kg de gaz qui partent dans l'atmosphère et retombent bien sûr, et 300kg de matières solides toxiques (REFIOM et Mâchefers) qu'il faut ensuite enfouir.

Cette tonne d'ordures demande en plus 5 500 m3 d'air pour sa combustion, à 1,293g/litre, on retrouve donc 6,2 tonnes de rejets…

Nous souhaitons que vous reteniez ces informations que les vendeurs d'incinérateurs "oublient" toujours de mentionner. Nous vous demandons instamment de réfléchir à d'autres moyens de traitement des ordures ménagères et nous vous suggérons de vous inspirer des exemples de Manspach (Haut-Rhin) dont le Maire Dany DIETMAN peut vous rapporter son expérience ou de DILBEEK (Belgique) ou encore de la ville de Freiburg (Allemagne).

Dans chacune de ces communautés les déchets ont été réduits (divisés par quatre) en favorisant outre la réduction à la source, le tri systématique et la seule facturation des "déchets ultimes", car il est indispensable d'associer le citoyen-consommateur à la gestion de nos ordures. Certes, cette option exige des élus, du courage, de la ténacité, et la volonté de résister à la pression des industriels qui utilisent d'importants moyens de propagande pour vendre à prix d'or des outils polluants et vite dépassés. (cf Journal des Maires, Gazette des communes, Salons divers et démarchages multiples…).

Nous sommes persuadés qu'il est possible dans un délai raisonnable d'atteindre 100kg maximum de déchets par an et par habitant contre plus de 400 actuellement, ce qui aurait des conséquences à court terme sur le gisement ( soit moins de 10 000 tonnes pour tout l'Ouest-Cornouaille! Au lieu de 35 000).

Sachez que nous sommes disposés à vous aider si vous vous engagez dans cette voie.

Nous vous remercions de votre attention et vous prions d'agréer, Madame, Monsieur le Maire, l'expression de nos meilleures salutations.

Pour l'OCE, le président
Pour la SAUVAL, le président