Lettre aux présidents des communautés de communes et aux maires des communes concernées Retour
[25 février 2002]

Lettre à MM. les Présidents des Communautés de Communes
Et à Mesdames et Messieurs les Maires des Communes concernées

Monsieur le Président,
Madame ou Monsieur le Maire,

Le syndicat mixte de traitement des ordures ménagères (SITOM Ouest Cornouaille) envisage de construire une nouvelle usine d’incinération sur le site de l’ancienne unité mise en place en 1973 et dont le four est "en fin de vie".

Notre association souhaite vous préciser les motifs pour lesquels ce projet lui semble tout à fait déraisonnable (choix du site, de la commune, du procédé et des dimensions de l’outil).

Choix du site :

Il s’agit d’une vallée à une très faible distance d’une rivière, le Lochrist, qui rejoint le Goyen avec un captage pour Pont-Croix. Déjà inadapté en 1973, cet endroit l’est encore davantage aujourd’hui compte tenu des textes régissant les bassins versants et du fait de l’application du principe de précaution.

De plus si l’on veut récupérer de la vapeur, il faut pouvoir l’utiliser à proximité, ce qui conduira peut-être à demander l’implantation d’usines ou d’infrastructures grosses consommatrices dans les environs immédiats… Ne vaudrait-il pas mieux procéder à l’inverse et installer une telle unité (si son utilité était réellement démontrée) là où se trouvent déjà des industries !

Choix de la commune :

Compte tenu de l’élargissement de l’aire de collecte au Haut Pays Bigouden pour les ordures et DIB puis du Pays Bigouden Sud, pour les boues, il apparaît nettement que le barycentre s’est déplacé vers le sud-est et que la commune de Confort-Meilars ne convient plus, d’autant qu’elle ne produit même pas 1% des ordures traitées chez elle…

Choix du procédé : l’incinération

Nous avons acquis la conviction qu’il convient dorénavant de s’orienter vers d’autres traitements présentant un moindre risque pour la santé et l’environnement, comme le recyclage maximun après tri sélectif, et méthanisation des fermentiscibles (environ la moitié des ordures), ou la thermolyse (beaucoup moins onéreuse que l’incinération et moins polluante) par exemple.

Choix de la dimension :

Le projet concerne une nouvelle fois une petite unité de moins de 6 T/h, dont les normes à respecter sont peu sévères, et les risques plus élevés que pour les grosses usines soumises à des contrôles plus stricts. Le rapport Prévot, souvent cité par les élus, indique page 10 : "la plus petite dimension économiquement raisonnable est de 50 000T par an de déchets à PCI moyen".

Il apparaît bien que ce projet n’est pas au service de l’ensemble des communes, mais bien de certaines d’entre elles et particulièrement pour la ville de Douarnenez qui devra trouver prochainement une solution pour traiter ses boues de station d’épuration.

En fait l’usine de Menez Gourret aurait dû être fermée en 1996, mais par un tour de passe-passe (création d’une association l’AEDOC), il avait été décidé de s’accrocher coûte que coûte au site actuel en continuant à imposer à la commune de Confort une usine dont elle n’a jamais réellement voulu.

Il est encore temps de renoncer à ce projet ou de proposer autre chose et votre responsabilité sera clairement engagée quant au choix définitif, d’autant que le syndicat vous a directement consulté pour proposer sur le territoire de votre commune, un terrain de deux hectares pour y installer éventuellement une unité de valorisation des ordures ménagères, des DIB et des boues des stations d’épuration.

Il est donc essentiel, à nos yeux que vous vous déterminiez en connaissance de cause sur les deux options possibles :

- Un traitement alternatif des ordures, sur un autre lieu que Menez-Gourret, Confort ayant déjà donné pendant prés de trente ans.
- Ou bien, si vous êtes partisan de l’incinération, une mise à disposition du SITOM d’un terrain sur le territoire de votre commune.

Il y a sans doute une troisième voie : la disparition pure et simple de l’usine de Confort-Meilars compte tenu de ses dimensions.

Nous sommes persuadés que vous comprendrez notre détermination et qu’il sera difficile d’imposer, une seconde fois, à la population de notre commune un choix qui n’en est pas un, après une expérience malheureuse.

Nous comptons sur vous pour mener à bien la reflexion indispensable sur l’avenir en songeant aux générations futures. Quant à nous, nous souhaitons un débat franc, loyal et ouvert sur la question des déchets et nous sommes à votre disposition pour vous rencontrer sur ce thème.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, Madame ou Monsieur le Maire, l’expression de notre considération.

Pour le Bureau de l’association SAUVAL,

Alain BARIOU
Joseph HERVE
Annette RIGAULT