Lettre au mairie de Confort-Meilars Retour
[23 avril 2006]

Association SAUVAL
Mairie de 29790 CONFORT-MEILARS

Le 26 avril 2006

A Monsieur le Maire de la commune de CONFORT-MEILARS

Objet : questions autour des projets du SITOM


Monsieur Le Maire,

Vous avez bien voulu inviter notre association à visiter le site de Menez Gourret et je vous en remercie.
Je voudrais cependant vous faire part de la déception de nos représentants qui ont assisté à la présentation des projets du SITOM lors du Conseil municipal qui a suivi la rencontre à l’usine.
Nos amis s’attendaient à de très nombreuses questions et à de fortes résistances de la part de la municipalité compte tenu de ses prises de position antérieures.
Aussi, vais-je me permettre de rappeler les points que nous aurions souhaité voir mis au centre du débat.

1 - Le choix du site :

Vous l’avez vous-même souligné lors de la réunion de la communauté de communes le 24 février 2005, aucune étude sérieuse n’a été entreprise pour rechercher un autre site éventuel, il s’agit donc d’une volonté délibérée de retenir , sans alternative, la commune de Confort-Meilars. Or, vous le savez, les installations classées ont vocation à être créées dans les zones industrielles, ce qui n’est nullement le cas pour le site de Menez Gourret.
De plus, compte tenu de la production de déchets (Douarnenez 7 800 t ; Pouldreuzic 5 100t et le Cap un peu moins) il aurait été plus juste de choisir Douarnenez pour éviter les déplacements massifs d’ordures de Douarnenez à Confort-Meilars.
Enfin, après l’arrêt de l’incinérateur, la priorité aurait dû aller à la déconstruction et à la dépollution du site, ce qui ne semble pas le cas.

2 - Les projets du SITOM :

Sur la plate forme de transfert, vous avez pu, comme nous, remarquer le manque de concertation préalable, puisque le SITOM n’a jamais rencontré notre association, ni organisé de réunion publique depuis la décision d’arrêt de l’incinérateur. Il s’est contenté de présenter aux communautés de communes et au Conseil Municipal de Confort-Meilars un projet ficelé, après une étude bâclée d’un cabinet, étude dont les données n’ont aucun rapport avec le projet retenu.
Comme l’a noté l’un d’entre nous lors de la visite du site, aucun projet alternatif n’a été envisagé pour cette plate forme. A quoi bon faire semblant de consulter si tout est déjà réglé ?
Basée sur des données approximatives et souvent virtuelles, l’étude préalable, présentée aux élus pour obtenir leur aval apparaît aujourd’hui en décalage complet avec le projet retenu. Il faudrait s’interroger à la fois sur la forme et sur le fond d’une démarche biaisée qui témoigne d’un certain mépris pour les représentants de la population.
Quant aux sols recouverts de mâchefers anciens, datant sans doute des premières années de l’incinérateur, et donc classés « S », et déposés là sans précaution et en toute illégalité, (en contravention avec l’arrêté d’autorisation de novembre 1973), c’est une manière de prime à la pollution accordée au SITOM que d’accepter cet état de fait en recouvrant, 32 ans après, ces amas qui peuvent encore être sources de nuisances et de danger à l’avenir.
A-t-on pensé à la compatibilité du fonctionnement de la plate forme provisoire et des travaux de transformation envisagés ?

3 - Le stockage :

Nous avons bien noté vos réticences et l’opposition de la municipalité et de la communauté du Cap, à réaliser un stockage loin de l’installation de traitement, mais nous n’avons pas été informés des moyens utilisés pour que les avis de ces instances soient pris effectivement en compte. Sur ce projet, il semble bien que le SITOM navigue à vue, incapable d’apporter la moindre réponse cohérente aux interrogations des élus de la commune, tout juste a-t-il été question d’un voyage dans les Landes . Est-ce raisonnable ?
Notre expérience nous a appris qu’il vaut toujours mieux prévenir que guérir, et toutes nos visites nous ont permis de constater que, dans l’ensemble, il est très difficile d’obtenir un respect total des prescriptions de départ. Comme nous, vous ne pourrez avoir aucune garantie sur l’avenir, ni sur le «bon comportement» des balles, ni sur les délais de stockage, ni sur la durée de l’installation…
Au moment où des discussions sont engagées sur le traitement des déchets dans le pays de Cornouaille, il aurait été prudent de se donner le temps de la réflexion au lieu de se précipiter au risque de figer les situations et d’engager des dépenses importantes sans garantie de cohérence avec un schéma territorial d’ensemble.

Vous comprendrez notre inquiétude devant les interventions et les projets du SITOM qui envisageait il y a peu de temps de «réhabiliter» l’incinérateur, puis d’en construire un nouveau de 50 000 tonnes, sans parler d’une plate forme de maturation de mâchefers qui avait reçu l’aval de l’administration et de la majorité des instances consultées…

Nous sommes persuadés que chacun doit prendre conscience de ses responsabilités car personne ne pourra se dédouaner à l’avenir sous le prétexte qu’il faisait confiance aux «spécialistes» et qu’il ne pouvait savoir à quoi il s’engageait.

Pour notre association, les choix du SITOM manquent de cohérence, ils ne présentent ni garantie sur le plan économique, ni respect des procédures démocratiques, ni prise en compte des nuisances passées, ni conformité avec les futurs schémas départementaux.

Notre association compte sur vous pour que la commune ne conserve pas l’image de «dépotoir» des déchets ménagers après avoir accueilli l’outil de traitement des ordures de l’Ouest-Cornouaille pendant plus de trente ans.

Je vous remercie de votre attention et je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations les meilleures.


Pour le Bureau de l’association SAUVAL
Le président, J. HERVE