Lettre aux habitants de Confort-Meilars Retour
[26 janvier 2003]

Chaque début d’année est l’occasion de former des vœux tout en jetant un regard dans le rétroviseur…

Notre association entre dans sa troisième année d’existence et elle a conscience d’avoir contribué à animer la vie locale en participant aux réunions municipales, en amenant le SITOM à ouvrir son conseil syndical au public, sans oublier la "pause" pour une concertation que l’on souhaite réelle et non formelle.

En organisant une soirée spectacle réussie, puis un débat scientifique sur les dioxines et les procédés de traitement des déchets, l’association SAUVAL a apporté sa contribution et joué un rôle de contre-pouvoir indispensable dans une société démocratique.

Mais il ne saurait être question pour elle de baisser la garde au moment où se met en place un projet qui engage l’avenir pour plus d’une génération.

Rendue méfiante par des discours lénifiants, les manœuvres douteuses autour des mâchefers, l’inertie pour la mise en place du tri "sacs jaunes", etc…, l’association sera plus vigilante que jamais avec l’aide du conseil municipal et de la population de la commune.

Les temps forts de l’Association :

En décembre ce fut le spectacle de marionnettes du "théâtre National portatif" de Jean Kergrist qui traitait par la dérision les problèmes de pollution des incinérateurs.

En janvier, toujours en lien avec l’association OCE (Ouest Cornouaille Environnement), ce fut la soirée scientifique suivie par plus de deux cent personnes, dont une vingtaine d’élus, à Plouhinec, sur les dioxines et la méthanisation.

Entre temps, les séances du conseil municipal et du conseil syndical du SITOM ont vu la présence de représentants de l’association SAUVAL.

Le point sur la concertation :

Le cabinet Pierre Le Gris, après avoir rencontré des personnes en entretien, (une vingtaine), a rendu compte en décembre à Pont-Croix séparément aux représentants du SITOM et aux associations. Il a noté que les élus semblaient peu informés sur le traitement des déchets alors que les associations connaissaient très bien le sujet. Il a indiqué que le projet d’incinérateur avait encore la faveur des élus et leur paraissait "rassurant", alors qu’il n’était pas légitime pour les associations ni dans sa technique ni dans sa localisation.

Il a conclut en proposant de réfléchir à l’ensemble de la chaîne de gestion des déchets et de la zone géographique de tout l’Ouest Cornouaille (4 communautés de communes) et en souhaitant une véritable volonté politique, sachant que le choix du futur site constitue un dossier en soi… Enfin il a envisagé un groupe de travail sur les mâchefers. On attend maintenant une suite concrète qui tarde un peu…

Une simulation pour l’Ouest Cornouaille :

Sur les trois communautés de communes adhérentes au SITOM (la dernière, le haut pays Bigouden officiellement depuis le …4 novembre 2002,alors qu’il envoie ses déchets partiellement depuis 2 ans ! ), le tonnage des déchets incinérés en 2002 est de 17 500 tonnes (16 500 en 2001 ). Ce total serait notablement réduit si le tri sélectif "sacs jaunes" était institué dans les 3 communautés (une seule actuellement, plus la commune de Confort Meilars…).

Le gisement de déchets potentiel des 4 communautés de communes qui devrait être incinéré, compte tenu de la loi qui interdit de brûler les recyclables et les fermentescibles, n’atteint même pas 10 000 tonnes, c’est à dire un seuil incompatible avec un projet d’incinérateur (le rapport Prévôt préconise des unités d’au minimum 50 000 tonnes, voire 100 000 tonnes !).

Par contre, il est tout à fait possible d’envisager une unité de méthanisation (non polluante) de 20 000 tonnes dans le même périmètre.

Nos exigences actuelles :

Nous demandons dans l’immédiat la généralisation du tri sélectif "sacs jaunes" dans le Cap Sizun et dans le haut pays Bigouden de façon à réduire de façon significative les quantités à incinérer.

Nous pensons que le SITOM doit exiger de l’ensemble des communautés de communes cette discipline élémentaire, et qu’il doit en plus refuser de brûler les métaux, le verre, les piles et autres produits très toxiques que l’on peut voir encore aujourd’hui en nombre dans la fosse de l’usine.

Nous voulons aussi que la santé publique soit préservée et l’environnement protégé : c’est la raison pour laquelle nous nous opposons au transfert des mâchefers à Pouldreuzic. Ils doivent être stockés dans un centre de classe 2. Mais même en suivant la logique préfectorale (il ne serait presque pas toxiques !) on ne comprend pas qu’il faille indemniser royalement la communauté du HPB pour les recevoir ( UN MILLION de Francs !) ( et rien pour Confort ?).

Nous souhaitons une démarche volontariste dans le sens du "ZERO DECHET" comme l’ont réalisé certaines communautés de communes en avance sur la moyenne. Pour cela il est nécessaire de réduire les ordures à la source et de penser aux générations suivantes, car le projet en discussion aujourd’hui concernera nos enfants et petits enfants…(l’usine actuelle prévue jusqu’en 2005 a été construite en 1973).

ASSEMBLEE GENERALE de la SAUVAL :
Les adhérents et les amis de l’association sont cordialement invités à l’assemblée générale de l’association qui se tiendra à la Mairie de Confort-Meilars le mercredi 19 mars 2003 à 20h30.