La métropole lilloise transforme les déchets en gaz pour faire rouler ses bus
La communauté urbaine de Lille a inauguré, jeudi 20 septembre, un équipement majeur de son schéma de gestion des résidus urbains. Construit à Sequedin, en bordure de la Deûle, le Centre de valorisation organique (CVO) exploité par la société Carbiolane, filiale de Dalkia France, se présente comme le plus grand d'Europe et transforme les déchets en biogaz. Il a nécessité un investissement de 55 millions d'euros auxquels s'ajoutent 20 autres millions pour un centre de transfert relié à la voie fluviale.
Cet équipement, qui répond aux normes de haute qualité environnementale (HQE), a été conçu pour valoriser et transformer en énergie 108 600 tonnes de biodéchets par an. Il s'agit des ordures ménagères triées par les habitants (déchets de cuisine et de jardin essentiellement) et de celles produites par la restauration collective. Le CVO traite également les déchets verts collectés dans les six déchetteries communautaires.
Les biodéchets sont broyés et précompostés avant de passer en phase de méthanisation. Celle-ci est réalisée à une température de 57 °C, sans oxygène. La matière est ainsi traitée durant vingt-cinq jours dans trois « digesteurs ». A l'issue de cette période, deux produits sont obtenus : le digestat et le biogaz.
Le premier est mélangé à des déchets verts puis, après un processus de six semaines, est transformé en compost pour l'agriculture.
Le biogaz est épuré pour produire un méthane consommable par les bus. Un dépôt de bus au gaz de 150 véhicules a été ouvert, fin 2005, à proximité immédiate du CVO auquel il est relié par une canalisation souterraine. Ces bus étaient jusqu'à présent alimentés au gaz naturel fourni par Gaz de France. Dans un premier temps, une centaine d'entre eux utiliseront le biogaz produit par le CVO.
« Les territoires qui réussiront sont ceux qui vont s'affranchir du pétrole », s'enthousiasme Eric Quiquet, vice-président (Verts) chargé des transports à la communauté urbaine de Lille. Ce système procure aussi l'avantage d'éviter le recours aux agrocarburants (éthanol ou biodiesel). Lorsque le CVO de Sequedin atteindra sa vitesse de croisière, il produira 4 millions de m' de biogaz. D'ici à 2011, l'ensemble de la flotte, soit 450 bus, roulera soit au gaz naturel, soit au biogaz..
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