Les Amis de la Terre dénoncent les modes de traitement des déchets tels que l’incinération, qui ont un impact important sur le climat et produisent des résidus dangereux. Certaines collectivités locales choisissent d’envoyer leurs REFIOM, résidus dangereux et donc embarrassants, en Allemagne, ce qui augmente le coût du transport et les émissions de CO2.
Les Résidus d’épuration des fumées d’incinération d’ordures ménagères (REFIOM) sont produits par chaque incinérateur de déchets. Les fumées d’incinération sont filtrées afin de retenir les métaux lourds, dioxines et autres particules toxiques. Ils représentent en moyenne 3 à 4% des tonnages entrant dans l’incinérateur. Les REFIOM sont classés comme déchets dangereux et sont toxiques.
Brest, Concarneau, Brive, Tulle, envisagent l’envoi de leur REFIOM en Allemagne, ce que font déjà Lamballe, Lons le Saunier, Sarcelles, Plaisirs, Chinon. Ces pratiques se développent alors que la filière d’élimination assurant un traitement de proximité et une autosuffisance est disponible en France, tout comme des procédés de valorisation permettant de récupérer et de revendre certaines substances contenues dans les REFIOM.
Si certaines collectivités bretonnes, pour des raisons de réduction de coûts, envoient leur REFIOM dans les mines salées allemandes, l’équivalent de 26 000 tonnes de REFIOM (chiffres 2004) traverseraient la France chaque année, avec les risques que cela suppose. Cette évolution des solutions envisagées pour la gestion de ces résidus embarrassants augmente donc le coût de transport et ajoute des émissions de CO2 à une filière qui n’en a pas besoin !
Pourtant l’article 5 du nouveau code des marchés publics précise que « La nature et l’étendue des besoins à prendre en compte sont déterminées [...] en prenant en compte des objectifs de développement durable ». Cette disposition devrait permettre de chercher à réduire la production de CO2 sur l’ensemble de la gestion des déchets sans oublier le transport de ces résidus. Les collectivités locales doivent donc privilégier les solutions de proximité pour le traitement des déchets résiduels et l’élimination des résidus d’incinération.
En effet, selon Claude Bascompte des Amis de la Terre, « Le coût ne peut être en aucun cas considéré comme le seul critère de décision pour la gestion de ces déchets dangereux. La gestion complète des déchets doit être réalisée au plus proche du lieu de production et éviter les transferts de pollution. Il serait choquant que demain nous trouvions des REFIOM d’origine française partout en Europe ! ».
Les Amis de la Terre demandent aux députés européens d’introduire le principe de proximité et d’autosuffisance territoriale pour la gestion complète des déchets dans la nouvelle directive déchets. L’association demande également une modification des classifications qui autorise le stockage des REFIOM dans des mines et assimile ce procédé à une valorisation.
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