Des ambitions, mais des contradictions non encore dépassées.

Pour le CNIID, le discours prononcé par Nicolas Sarkozy, témoigne d'un changement de culture. Le président de la République a annoncé des mesures ambitieuses, mais il reste encore à mettre en oeuvre ces principes.

En ce qui concerne la réduction des déchets à la source, le président de la république en a fait sa priorité par rapport au seul traitement des déchets et a déclaré retenir " toutes les propositions qui permettent d'interdire ou de taxer les déchets inutiles comme le "suremballage".

Dans le domaine du traitement des déchets, Nicolas Sarkozy a clairement mis un frein à la politique du tout incinération, aujourd'hui en vigueur en France. " La priorité ne sera plus à l'incinération mais au recyclage des déchets. Il faudra prouver pour tout nouveau projet d'incinérateur qu'il s'agit bien de l'ultime recours. " Le CNIID saluant ce changement
d'orientation mais reste vigilant sur la question de la valorisation énergétique qui ne doit pas justifier de nouveaux projet". En effet, il est largement démontré, à travers plusieurs études que le recyclage permet d'économiser plus d'énergie que l'incinération ne permet d'en récupérer.

Une proposition importante a également été faite en ce qui concerne les grands projets, notamment ceux soumis à enquête publique. Il a été proposé que la décision négociée "à cinq" se substitue, dans toute la mesure du possible, à la décision administrative. Enfin, la charge de la preuve va être renversée, " ce ne sera plus aux solutions écologiques de prouver leur
intérêt. Ce sera aux projets non écologiques de prouver qu'il n'était pas possible de faire autrement. Les décisions "non écologiques" devront être motivées et justifiées comme "dernier recours".

« Nous sommes globalement satisfaits des propositions faites par le Président même si le flou continue de planer sur l'incinération des déchets, notamment sur la notion d'ultime recours» déclare Florence Couraud, directrice du CNIID.

« Toutefois, pour nous le Grenelle continue puisque un report des discussions de 12 semaines a été acté, il nous reste maintenant trois mois pour clarifier la situation sur l'incinération et pour étoffer nos propositions sur les alternatives » précise Florence Couraud.

Des avancées concrètes ont été annoncées dans de nombreux domaines (OGM, pesticides), sauf en ce qui concerne le nucléaire qui n'a fait l'objet d'aucune remise en cause malgré la dangerosité de cette technique. Une manifestation aura lieu à Paris ce samedi 27 octobre à l'appel du réseau Sortir du Nucléaire (15h, métro Cambronne).