Dany Dietman à propos de la dioxine de Redon
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Lettre du 23 août 2007 au forum du Grenelle sur le site de l'ODAM ( Observatoire des déchets de l'Agglomération de Montpellier)

Ballade morbide au jardin des impostures !!!

Depuis la dramatique affaire des dioxines de Gilly sur Isère, les affaires semblaient étrangement calmes, alors que l'on savait pertinemment que dans le silence de la désinformation, les estomacs et poumons du territoire français, absorbaient dans le plus profond silence les polluants mortels disséminés par les incinératueurs, sous formes de retombées atmosphériques, ou de disséminations discrètes de mâchefers. Laits, fromages, yaourts, œufs, viandes, crèmes dessert, poissons, légumes, fruits, vins etc…au travers de tout cela, personne n'y a échappé, chacun dispose de son plus ou moins grand bruit de fond dioxiné personnel. Quelle horreur ! Et ça continue, plus que jamais.

Le hasard a voulu que REDON soit au centre de cette nouvelle tempête médiatique dioxinée. Redon, le secteur où des inondations chroniques sont en mesure d'assurer des lixiviations particulièrement fréquentes et efficaces des métaux lourds et des dioxines des mâchefers dispersés.

Redon où l'on a très vite oublié l'incinérateur qui a fonctionné et surtout dysfonctionné jusqu'en 2000.

Redon où le Maire Alain MADELIN soutenait avec aplomb que le nuage radioactif de Tchernobyl s'était arrêté sur la frontière du Rhin, et que les alsaciens ne risquaient absolument rien…

Aujourd'hui, les exploitations agricoles se trouvent dans la tourmente, et les responsables administratifs, industriels et politiques de cet empoisonnement environnemental à grande échelle entrent dans la sarabande du jeu de la « patate chaude » ou des « rats qui quittent le navire ». Les agriculteurs sont abandonnés au milieu du gué.

Les consignes ont sans doute été données aux fonctionnaires concernés pour assurer le brouillage des pistes. L'administration d'Etat connaît parfaitement le déroulé évènementiel de cette contamination dramatique, mais elle a sans doute le devoir de se taire.

Ce qui est révélé aujourd'hui autour de REDON, existe dans tout l'hexagone. Il suffit de rechercher les dispersions des mâchefers de l'incinération dans l'environnement : sous-couches routières, cendrées piétonnes ou sportives, remblais, nivellement, assèchement des zones humides ou des anciens étangs ou bras morts. Il est urgent de répertorier tout cela, et de purger ces sites mortifères. Avec plus de 350 incinérateurs non filtrés, en fonction avant 1998, et encore 134 aujourd'hui, les territoires Français, indemnes de cette contamination par les mâchefers dioxinés et surtout les retombées atmosphériques ne sont sans doute pas nombreux. Il suffit que les cimenteries prennent le relais et incorporent les mâchefers dans les ciments pour que l'imposture atteigne son apogée.

Secs, les mâchefers deviennent pour partie pulvérulents, et assurent par aérosols des contaminations beaucoup plus larges sur les prairies et zones de cultures, ou maraîchères ou fruitières.

Une nouvelle fois, autour de Redon, la porte du jardin des impostures s'est ouverte, ne la laissons plus se refermer. Il en va de notre avenir sanitaire.

L' Appel de Paris, avec le Professeur Dominique BELPOMME a fédéré des médecins et professeurs experts de médecine du monde entier, pour demander le moratoire de tout nouveau projet d'incinérateur. Plus de 10 000 Françaises et Français ont rejoint Corinne LEPAGE pour demander le moratoire de l'incinération; Les VERTS se sont prononcés dans le même sens. Dans toute la France, des coordinations de médecins se fédèrent pour exiger l'arrêt de la contamination de notre environnement par les incinérateurs et les pesticides. Le WWF, le CNIID, le MDRGF, l'AMIES, GREENPEACE, et toutes les associations environnementales oeuvrent dans le même sens. Les solutions existent et sont très bien connues, il suffit de les mettre en œuvre.